Il est issu d’une famille modeste, originaire du Penjab (province qui s’est vue coupée en deux pour devenir moitié indienne moitié pakistanaise).
Il quitte son pays à l’âge de 21 ans, sac sur le dos, pour partir à la découverte du monde, mais surtout pour pouvoir gagner sa vie et ainsi pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Il traverse des pays différents, découvre de nouvelles cultures. Il séjournera quelques mois dans certains pays du Moyen-Orient, de l’Europe centrale et en Allemagne.
Quelques années passent et son destin l’amène en France. Pour lui c’est un pays comme un autre et il pense, à l’époque n’y rester que quelques jours… Mais au fil des mois et après avoir exercé de nombreux petits boulots dans la capitale, Monsieur Ashraf s’attache petit à petit à la France.
Quelques mois plus tard, Monsieur Ashraf, s’installe à Lyon où il découvre la place de la gastronomie française dans l’esprit des lyonnais. C’est alors qu’il se lance le défi de pouvoir un jour proposer LA cuisine de ses origines dans la capitale des gaules. Il a depuis toujours une grande passion pour la cuisine, notamment la cuisine de son pays qui va énormément lui manquer au cours de son périple.
A force de détermination et de courage, il réussit finalement à donner jour à son projet en 1982 et ouvre Le Karachi. Monsieur Ashraf, alors âgé de tout juste 30 ans, perpétue ce que ses origines lui ont appris : l’authentique cuisine de l’Inde et du Pakistan.
Pour retrouver les saveurs de là-bas, et dans le respect de la tradition, Monsieur Ashraf fait construire le fameux Tandoor (un four en terre cuite en forme de jarre, chauffé au charbon de bois).
Ce restaurant est un véritable défi, car à l’époque, la ville de Lyon est moins cosmopolite qu’aujourd’hui et la majorité des lyonnais ignorent cette cuisine venue d’ailleurs.
Au départ, quelques curieux franchissent la porte du restaurant car à l’époque l’endroit ne paie pas de mine. Puis, assez rapidement, le bouche à oreille se met en marche et on commence à parler du « nouveau petit restaurant Indien à Lyon ». Le Karachi réussit, petit à petit, à se faire de la place dans la capitale de la gastronomie.
Mais malgré tous ses efforts et son dévouement, Monsieur Ashraf n’arrive pas à donner de l’ampleur à son établissement jusqu’au jour où un article lui est consacré dans le quotidien Lyon Matin — dans le numéro du 8 août 1983 — et le restaurant est cité sur la chaîne de télévision FR3. C’est alors la cohue totale, tout le monde se presse au Karachi, tous veulent goûter cette cuisine dépaysante, ces plats exotiques cités élogieusement dans le journal.
Au fil des mois et des années, le restaurant s’agrandit, s’embellit, la carte s’enrichit… Mais l’essentiel demeure : l’authenticité et la qualité que l’on retrouve dans l’assiette.
En 2006, le restaurant subit une transformation de fond en comble et s’agrandit : la capacité passe de 42 à plus de 70 places assises. La décoration, tout en restant authentique, évolue vers plus de sobriété… Un véritable palmier géant trône fièrement au milieu de la salle principale.
En 2011 — plus exactement le 27 octobre 2011 — Le Karachi se voit décerner la prestigieuse distinction de La Fourchette d’Or de la Gastronomie Indienne et Pakistanaise. Remise par M.Duluc, le président du Comité International d’Action Gastronomique et Touristique. M.Ashraf est récompensé également d’une Médaille d’Argent du Tourisme International pour l’ensemble de sa carrière au service de la diversité gastronomique.
En 2016, le 23 mars, le restaurant se voit décerner une nouvelle fois la distinction de La Fourchette d’Or ; et consécration pour M. Ashraf, décoré par la Médaille d’Or des Gastronomies Indienne et Pakistanaise et de l’Excellence Professionnelle.
Pendant toutes ces années, M. Ashraf va mettre toute sa force et son amour dans ce restaurant, son restaurant. Aujourd’hui, Le Karachi est référencé dans de nombreux guides et fait, incontestablement, partie des meilleures tables de Lyon. 3 décennies se sont écoulées mais la passion du début est toujours là. Cet établissement a toujours été une affaire de famille. M. Ashraf a aujourd’hui passé les commandes a ses fils, mais est toujours présent pour veiller à leur bon déroulement.